Quel ennui aujourd’hui. Journée ennuyante, gens ennuyants, personne à ennuyer, Pagaille ennuyée ; ennui, ennui, ennuiiiii…
Oh, il y a bien des choses qu’elle aurait pu faire. Elle aurait pu finir le dessin qu’elle a débuté plus tôt, celui qui a commencé comme un paysage et qui devient de plus en plus abstrait au fil des coups de crayon. Elle aurait pu continuer à lire ce livre sur les insectes à la bibliothèque (qu’elle doit lire là-bas, elle ne peut plus sortir les livres de la bibliothèque maintenant). Elle aurait pu aller se balader un peu, profiter de la fin de ce foutu Hiver, regarder de plus près les bourgeons qui montrent timidement le bout de leur nez.
Seulement, à chaque fois qu’elle commence quelque chose aujourd’hui, elle se lasse. Son esprit déjà agité d’ordinaire ne lui laisse guère d’occasion de se poser pour réaliser quoi que ce soit, la condamnant à frétiller sur place dans l’attente d’une occupation nouvelle.
Aller à Ciranne n’est pas une option envisageable. Il n’y a pas de marché aujourd’hui, aucune raison de flâner dans les rues au grès des odeurs et des douceurs qu’il peut offrir… Elle aurait pu se rendre au quartier marchand, voir un peu de monde, visiter les magasins, seulement…
Elle va mettre le bazar, si elle va.
C’est ça le problème. Elle a envie de foutre le bordel, aujourd’hui, une envie irrépressible qu’elle tente tant bien que mal de réprimer, parce qu’elle a déjà causé des ennuis par le passé, et qu’elle sait que la patience des habitants a ses limites. Elle aime sincèrement Ciranne, aime tout ce qu’il y a à y voir et les gens à qui elle peut y parler, et elle n’a aucune envie d’en être exclue.
Alors elle attend, impatiemment, que son besoin de désordre se calme un peu. Elle regarde les vergers, les potagers et les champs en action, il n’y a pas énormément de monde, mais suffisamment de mouvement pour la distraire ne serait-ce qu’un peu. Un tout petit peu.
Alors que son regard balaie le paysage devant elle, son œil est attiré par un panier oublié, posé un peu plus loin.
- Oh, qu’est-ce que c’est que ça…
Elle s’approche en sautillant, curieuse. Son enthousiasme passager retombe quand elle s’aperçoit qu’il ne s’agit que de fruits et de légumes abîmés, un peu trop murs ou carrément pourrissants. Elle en saisit quand même un, et eugh, non, elle n’a vraiment pas l’air bonne cette poire ! Et ça c’est quoi ? Petite boule verte, comme un chou mais tout petit… Beurk. De dépit, elle les envoie sur une clôture un peu plus loin avec un petit ‘splotch’, s’écrasant contre cette dernière.
Oh.
Elle regarde autour d’elle. Les travailleurs sont trop loin pour lui prêter attention, et de toute façon peu nombreux. Ces récoltes sont abandonnées et immangeables, personne ne pourra lui en vouloir si elle s’amuse un peu avec, non ?
Avec un entrain retrouvé, elle s’amuse à lancer ses nouveaux projectiles sur les clôtures, les salissant totalement au passage (rien qu’un peu de pluie ne puisse enlever…), sur les bourgeons qu’elle aperçoit un peu plus loin, et puis elle se lance le défi de les envoyer le plus loin possible, histoire de mesurer sa force. Si elle avait su qu’il lui suffisait de si peu pour interrompre son ennui, elle serait venue ici plus tôt !
Pagaille fout le bazar en #ec5869 !
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Lun 28 Mar - 17:25
Ah les plaines, qu’est ce qu’Epidémie les aimait! Ce n’était pas son endroit de l’Entre passe qu’il préférait, les routes crépusculaires avait beaucoup plus de charme, leur atmosphère mystique, comme figées dans un temps désué, et leurs mystérieuses disparitions dès l’aube venue les rendait envoûtantes. Mais les plaines c’était bien aussi, déjà parce qu’il pouvait se balader sans avoir peur de se perdre et de disparaître, ce qui était un avantage considérable. Mais le vrai plus des plaines, c’était le passage! Les gens circulaient de façon idéale, on y trouvait pile poil le bon nombre de personnes. Ciranne c’était cool, bourré de monde à emmerder, de trucs à voler, d’évènements à ruiner, mais la forte population était autant un avantage qu’un inconvénient, y’a plein de témoins et de gens prêts à l’arrêter à la moindre connerie. Les coins les plus reculés de l’Entre-passe étaient appréciables pour leur calme et il pouvait emmerder les passants sans conséquences, mais c’était pas fréquent d’y croiser quelqu’un! Les plaines, c’était donc l’entre deux parfait, il y avait assez de monde pour trouver des victimes tout en pouvant chill.
Les étendues d’or, c’était vraiment le top du top des plaines. Y’avait des vergers, qui dit verger dit fruit, qui dit fruit dit agriculteurs ayant travaillé durement pour les faire pousser. Ca serait vraaaaiiiiiiiment dommage qu’il arrive quelque chose à ces récoltes, genre que quelqu’un en mange une partie. Il s’approcha d’un oranger, décidé à en cueillir une bonne partie et à en manger autant qu’il le pouvait avant de se faire prendre. Bon, vu l’état de son estomac, il allait sûrement vomir avant la fin de la première orange mais tant pis, le gaspillage c’était maléfique, et le mal c’était ce que les cauchemars faisaient!
Il commença à escalader l’arbre, ce qui allait être compliqué vu l’état de deux de ses membres et sa forme physique, mais tant pis! Il avait à peine commencé sa périlleuse ascension qu’il se prit un fruit pourri en pleine tronche, tombant de l’arbre sur la surprise. Aaaaaah pourquoi il fallait qu’il évite si mal tout ce qui arrivait sur sa gauche? Peut être parce que l’uvéite le rendait quasiment aveugle de l’oeil gauche. En tout cas il se retrouvait par terre, avec du fruit pourri qui lui dégoulinait le long de la joue. Qui avait fait ça? Un fermier en colère qui défendait ses terres? Il était pourtant persuadé qu’il n’y avait personne à cette heure là. Il se releva et tourna la tête vers son angle mort, dans l’espoir d'apercevoir l’individu qui l’avait attaqué et de provoquer une bagarre à coup de gangrène et de tumeurs!
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Lun 4 Avr - 2:02
Look for the bare necessities feat. Epidémie
Ouuuuuuh, elle s’amuse bien, Pagaille ! Et splotch, et splotch, et splotch, et splotch, et poum, et splotch…
Poum ? Ça fait pas ce bruit-là d’habitude, les fruits pourris qui s’écrasent ! Ou alors à moins que ce soit un énorme, un gigantesque, un gros fruit pourri, mais il était pas si gros que ça, celui qu’elle a lancé… Intriguée, elle décide de s’approcher de l’endroit d’où vient le bruit – se satisfaisant au passage de l’avoir envoyé si loin, mazette, elle lance quand même vachement fort ! La prochaine fois qu’elle fera des ricochets, elle est sûre de battre son record, avec cet entraînement ! Et elle trottine tranquillement jusqu’à ce qu’elle aperçoive quelqu’un au pied d’un arbre.
Oups.
Contrairement à sa première impression de la chose, il semblerait que la plupart des gens n’apprécient pas de se recevoir des fruits en pleine figure. Elle ne voit pas où est le souci, c’est rigolo les batailles de fruits et de légumes, mais toujours est-il que l’avis général diffère du sien – comme souvent, trop souvent à son goût.
Elle se rapproche encore du quelqu’un, un peu plus lentement, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive qu’il la regarde fixement et oh bordel c’est quoi ça ?! C’est elle qui a fait ça ? Elle a tiré fort, mais pas si fort que ça, enfin elle pense pas, peau toute bizarre et pas lisse et œil vraiment très, très, très rouge, fruit pourri dégoulinant juste en dessous.
Pagaille s’arrête finalement à quelques mètres de l’inconnu qui la regarde, le regarde à son tour, avant de prendre la parole d’une voix forte – bien trop forte.
- Je t’avais pas vu. Je te visais pas, je visais l’arbre, t’as encore du fruit qui coule là, juuuuuste là, fait-elle en pointant son propre œil. C’est quoi que t’as sur la figure ? Le côté là ?
Pour mieux illustrer son propos, elle se cache elle-même la partie gauche de son visage avec sa main, miroir avec le côté étrange de l’autre.
- C’est à cause du fruit ?! Eh, je te jure que ça fait pas ça d’habitude, regarde, regarde !
Elle lève au niveau de sa figure le petit truc vert et rond, qui pue la mort et qu’elle mangerait même pas même si il était pas pourri, avant de se l’éclater sur la joue dans un ‘clac’ retentissant. Le pauvre légume abîmé s’écrase sur la peau rose, avant de lentement glisser le long de celle-ci pour finir sa vie sur le sol. La rosée montre ensuite fièrement sa joue, plus rouge qu’à l’accoutumé et encore un peu salie, mais néanmoins lisse et parfaitement normale.
- Tu vois ! Ça fait comme ça d’habitude ! Splotch.
Pagaille fout le bazar en #ec5869 !
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Dim 17 Avr - 22:14
Epidémie avait attendu l’heure de la bagarre mais celle-ci n’arriva pas. Il s’attendait à voir arriver quelqu’un avec une personnalité aussi pourrie que le fruit, une petite peste, un gros bully, quelqu’un qui l’avait agressé volontairement. A la place, il vit arriver une jeune fille qui avait l’air surprise de le voir là. C’était donc un accident et pas une agression? Il observa la petite de haut en bas. Peau rose, cheveux roses, yeux dorés, sclérotique noire, deux petites cornes, ça c’était un cauchemar ou il ne s’y connaissait pas! Sûrement un jeune cauchemar vu que sa tête ne lui disait franchement rien.
Comment rester fâché devant un bébé cauchemar? Elle n'avait vraiment pas fait exprès de le viser, et elle s’inquiétait pour lui en plus, la pauvre petite. Elle avait peur que ça soit son lancé de fruit pourri lui ai donné son uvéite et son cancer de la peau, la naïveté des plus jeunes était presque attendrissante. Il essuya la chaire et le jus du fruit qui coulait encore sous son oeil du revers de sa main épargnée par la gangrène. La jeune fille était tellement déterminée à lui prouver qu’elle ne pouvait pas lui fait mal au point que son visage ressemble à… ça qu’elle s’écrasa volontairement un fruit sur la joue pour lui montrer sa bonne foi. Il ne pouvait définitivement pas s'énerver contre cette petite choupinette! En plus ils étaient deux à puer le fruit pourri maintenant, ça demandait un peu de solidarité. Enfin, c’est pas parce qu’il n’allait pas lui donner une tuberculose qu'il n'avait pas le droit de l’embêter un peu.
“-T’en fais pas va, t’as rien fait de mal! C’est pas ta faute si mon visage ressemble à ça, c’est ce qui arrive quand un cauchemar ne remplit pas assez son rôle! Quand on est trop gentil avec les âmes, notre peau se met à lentement pourrir, en commençant par le visage! C’est bizarre que tu le saches pas, t’es tellement nouvelle qu’on te l’a pas encore dit?”
Il avait sorti son meilleur jeu d’acteur pour raconter de telles bêtises. Si c’était bien un jeune cauchemar, elle allait y croire pour sûr! Et si ça ne suffisait pas à la convaincre, il comptait insister jusqu’à ce qu’elle soit persuadée qu’il fallait semer le chaos sous peine de voir son corps lentement pourrir! Il adressa un sourire malicieux à la jeune fille avant de pointer du doigt sa joue.
“-D’ailleurs, fais gaffe, t’as encore du fruit qui coule là, juuuuuste là~”
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Dim 1 Mai - 18:36
Look for the bare necessities feat. Epidémie
Si elle est d’abord rassurée par les paroles de l’autre – ce n’est pas de sa faute, elle n’a rien fait de mal – elle se décompose rapidement en entendant la suite. Çà va lui arriver aussi ? Pourquoi ne lui-a-t-on rien dit ?? Elle ne veut pas se mettre à pourrir comme les fruits moisis du verger ! Pourtant… Pourtant on lui a dit d’être gentille avec les âmes ! Mais à bien y réfléchir… C’est des passeurs, qui lui ont dit ça. Est-ce qu’ils le savent, que c’est ce qui arrivent aux cauchemars ? Non, ils ne doivent pas le savoir, sinon ils ne lui diraient pas ça, si ?
Elle essuie vivement le fruit qui lui coule toujours le long de la joue.
- Non, on m’avait pas dit, ça ! Je veux pas pourrir…
Elle tend son bras, le détaillant attentivement. Rien n’a l’air différent de d’habitude… Mais en même temps, c’est vrai qu’elle n’est pas là depuis longtemps. Peut-être est-ce long à se développer ? Si c’est le cas, l’autre doit être soit très très gentil, soit très très vieux. Il y a beaucoup de gens très vieux, ici.
- On m’a dit qu’il fallait pas leur faire du mal, aux âmes, geint-elle.
Pagaille regarde autour d’elle, cherchant une solution à ce problème. Que peut-elle faire pour éviter que ça lui arrive ? Ne pas être gentille, l’autre a dit… Son regard se pose sur son panier de fruits pourris, abandonné un peu plus loin. Ah ah ! Ni une ni deux, elle se saisit d’un fruit pour le balancer contre les arbres fruitiers ; certes, c’est ce qu’elle faisait déjà avant, mais elle le faisait pour s’amuser, là elle le fait pour… Être méchante ? Est-ce que ça suffit, comme acte de méchanceté ? Est-ce que ça suffit pour remplir son rôle ? Est-ce qu’elle doit les jeter sur des gens ? Les quelques personnes présentes aux Étendues d’or ne sont pas tout à fait à leur portée, s’affairant un peu plus loin, dans les potagers. Quoi qu’il en soit, elle tend le panier vers l’autre cauchemar, l’invitant à l’imiter.
- Tiens ! Peut-être que si tu fais assez ton rôle, ça partira ? Est-ce que ça fait mal ? Ça à l’air de faire mal. Surtout l’œil là.
Tout rouge, comme quand elle s’égratigne les mains ou les genoux et que ça fait mal, pique pendant plusieurs jours après. Elle aime pas trop, ça. Elle se frotte l’œil, comme inquiète qu’il commence à pourrir – pour l’instant, tout à l’air parfaitement normal...
