The magic of your wonderland feat. Fongus
Crac, crac, fait la carapace sucrée sous ses dents, sirop écarlate qui lui dégouline le long du menton et de la main – qu’elle s’empresse de rattraper goulûment avec sa langue, hors de question de gâcher la moindre miette de sa délicieuse gourmandise ! Y’a pas à dire, la pomme d’amour, c’est la meilleure façon pour manger une pomme. Bon, au tout début c’est pas évident, le premier croc, mais une fois la première bouchée passée, la suite va toute seule.
Pomme d’amour dans une main, énorme barbe-à-papa dans l’autre, Pagaille parcoure joyeusement les chemins du Parc aux lumières, se perdant dans les cris et les rires qu’elle peut entendre tout autour d’elle. Elle adore venir ici – tout, de l’agitation ambiante aux attractions qui lui laissent le cœur et l’estomac tout papillonnant jusqu’à la nourriture bien grasse et sucrée comme elle l’aime, tout ici la fait se sentir bien.
Il y a moins de monde que d’habitude, aujourd’hui. Non pas que le Parc soit bondé d’ordinaire, mais il l’est encore moins… C’est sans doute la faute au temps. Il ne pleut pas, mais on ne peut pas dire qu’il fasse beau non plus ; le soleil est timide ces derniers jours, ciel grisonnant et nuages le recouvrant presque entièrement, laissant à peine entrevoir le bleu derrière. Ça n’a aucune importance pour Pagaille, soleil, pluie, vent, n’importe quel climat est bon à prendre, pourvu qu’elle puisse profiter de sa journée.
- Alors… Voyons voir ! dit-elle à voix haute, zieutant rapidement ses alentours.
Que faire, que faire ? Tellement de choses attirent son attention ; le carrousel coloré, dont elle sait déjà qu’elle appréciera le tour, la grande roue, un peu plus lente mais avec cette vue imprenable sur la globalité du Parc et des gens y fourmillant, la maison hantée, qui ne lui a jamais réellement fait peur, mais dont il est amusant d’entendre les cris en sortir – pourquoi les gens ici auraient-ils peur des mort-vivants, de toute manière ? Elle n’y comprend pas grand-chose, à tout ça, mais on le lui a dit, que les gens ici étaient morts. Qu’ont donc les morts à craindre des morts ?
Elle n’aime pas trop penser à ça. Ça la renvoie à des interrogations dont elle n’a pas les réponses – est-elle morte ? Non, c’est différent, pour elle, pour eux. Mais si la mort, c’est ça, alors la ‘vie’ qu’elle voit dans les films et lis dans les livres ne semble pas vraiment différente, alors elle ne comprend guère la nuance.
Pensées envolées aussi vite qu’elles sont arrivées quand elle aperçoit au loin des glaces, se dirigeant, sautillante, vers la promesse de délices glacés, et peu importe si elle percute une ou deux personnes sur le trajet, toute son attention est dirigée sur son but.
Pagaille fout le bazar en #ec5869 !