Tu es de nature curieuse, surtout quand ça fait peur. Et franchement, quand tu as chopé la rumeur qui court, qui sprinte même, sur la rame fantôme du tram, tu n’as pas hésité bien longtemps. Il faut que tu saches si c’est vrai ou non. C’est primordial. Tu ne pourras vivre sans en être sûr. Alors tu as enfilé ton sac à dos, avec quelques gourmandises dedans parce qu’une aventure sans des petits biscuits à grignoter, ce n’est pas une BONNE aventure ! Tu es excité comme une puce. Disparaitre ! Ce serait si bien, si classe ! Genre t’as pris le tram, et pouf plus de Loupiote ! Quelle disparition mystérieuse, franchement, ça pète ! Puis, c’est tellement possible ce genre de chose ici-bas. Après tout, vous êtes tous des formes de fantômes nan ? Alors pourquoi pas un putain de tram fantôme !
Rolala, ça pète, t’auras jamais été aussi heureux de prendre le tram ! Ouais parce qu’habituellement, t’aimes pas spécialement ça. T’es un peu maniaque, t’as quelques tocs de propreté, et tu ne peux t’empêcher d’associer le tram à saleté. Enfin bref, te voilà dehors, tenant ta veste sur une épaule, avançant d’une démarche assurer, digne des plus grands aventuriers ! Tu t’amuses à faire grésiller quelques ampoules sur ton passage, le tout avec un sourire carnassier. T’es tout excité ! Cette excursion risque de te prendre plusieurs jours, parce qu’il y en a un tas d’arrêt ! Mais tu t’en fiches, ce n’est pas comme si tu as grand-chose d’autre à foutre de ta mort ! Tu t’approches enfin de l’arrêt, qui est quasiment désert. Vraisemblablement, cette rumeur en fait fuir plus d’un. Les gens manquent cruellement de fun de nos jours, l’adrénaline, y’a que ça de vrai quoi ! Ils exagèrent franchement !
Un petit détail tout roux se détache du décor, te tirant un sourire. Ouais, t’es de bonne humeur ce soir ! Pour une fois, elle n’imagine même pas la chance qu’elle a, parce qu’à cette heure-ci, d’habitude, les gens comprennent pourquoi tu considères que tu es un prédateur ! Tu t’assois à ses côtés : « Tu ne devrais pas trainer ici aussi tard tu sais ? C’est dangereux pour les fillettes~ »
Jill s’était carrément arrêtée au milieu du pavé. Si l’éclat d’une rumeur portée par le vent s’était engouffrée jusqu’à ses oreilles, c’était pour résonner dans sa boite crânienne sous un son clair : celui des bonnes idées. Elle dévisagea son interlocuteur, un marchand de babioles, avec des yeux ronds soucoupes. Il s’y miroitait une grande flamme.
Ni une ni deux, la flamme s’était emparée de son corps entier pour l’entraîner jusqu’ici, en pleine nuit. La lune semblait bien solitaire dans l’obscurité grandissante. C’était sans compter son coeur qui dansait dans sa solitude. Elle aimait la nuit. Elle aimait les sensations qui s’y retrouvaient accrues, les ombres qui pouvaient à tout moment la dévorer toute entière. Sa fidèle sacoche pressée contre son corps menu, elle se hâta.
Un parfum au goût de mystère flottait sur les rails… Minuit frapperait alors la lande de sa malédiction, et alors, advienne que pourrait. Et Jill serait là pour en témoigner.
Elle voulait être la première – et la seule – à percer ce mystère à jour. Enfin, de nuit. Car la nuit devenait de plus en plus profonde, et les ténèbres avec. Etait-ce ces multiples observations ou bien l’effet presque hypnotisant qui la gardaient captive…
… Elle ne l’entendit pas arriver. L’inconnu était quelque part derrière elle, c’était sûr. C’était de là d’où provenait la voix.
- Tu ne devrais pas trainer ici aussi tard tu sais ? C’est dangereux pour les fillettes~
Une voix d’une grande douceur susurra des mots de nargue. Perdue entre deux teintes de grave, elle avait un côté cynique qui fichât un frisson à Jill. Elle n’en laissa rien paraître.
Fillette ? Il avait quel âge pour l’appeler comme ça celui-là ?
Débordante d’assurance, elle lui répondit avec mordant.
- Dangereux, tu dis ? Tant mieux.
Frôlant l’impertinence.
- Si je voulais une balade digestive, j’aurais attendu une autre heure. Et toi, quel bon vent t’amène en cette belle nuit ?
Ses bras s’ouvrirent grand, aussi grands que son sourire. Elle voulait juste faire sortir le loup de son terrier… Voir son visage. Peut-être que lui aussi souriait dans l’ombre.
Un éclair clignotant suffit à le faire apparaître tout entier. Il jouait avec les lumières. Du bout de ses doigts ciselés, elles s’échappaient comme rythmées par sa propre volonté.
Cette fois-ci, le sourire qui traversa le visage de Jill n’avait plus rien de provocateur. C’était un profond émerveillement signifiant mille et une choses qu’entrevoyaient ce pouvoir.
- Tu sais ce qu’on dit de ce coin en pleine nuit, pas vrai ?
Une rose. Dès ses premières paroles, voilà la fleur à laquelle tu l’as assimilé. D’une grande beauté, l’air innocent. Tentez de la cueillir sans précaution et vos doigts s’en souviendront. Et toi ? Tout cela te plait, te donne envie d’engager une valse endiablée avec elle. Il ne lui a fallu que quelques mots. Elle a mordu, a capté ton attention. Ce que beaucoup n'arrivent pas à faire en plusieurs heures.
Eh bien, mon Loup, ton objectif aurait-il changé ? Ton sourire gagne en malice tandis que tu cesses définitivement de faire grésiller l’éclairage déjà minime de la ruelle. Tu te mets à sa hauteur, réfléchit quelques instants à sa question, observant attentivement les rails. Evidemment que tu sais. Le grand frisson. C’est ce que tu espères trouver en ces lieux, et pourquoi pas avec elle ? Après tout, les loups vivent en meute, non ? “Si tu me poses la question de manière aussi assurée, c’est que tu as déjà la réponse beauté.”
Et qu’est-ce que tu peux détester les discussions inutiles… Ton regard se pose enfin à nouveau sur la jeune femme, tu sembles la dévorer pendant quelques instants. Prédateur. Ton sourire reprend un peu de douceur, tu commences à camoufler tous ces scénarios qui dansent ton esprit. Lesquels ? Vous êtes bien trop curieux, mais la pousser sous un tram fait partie de l’un d’entre eux. Evidemment, tu ne le feras pas, tu aurais trop de problème après… Puis, elle a du mordant, et ça la sauve. Tu veux simplement voir… à quel point… “Et franchement, je trouve que cette rumeur manque un peu de piment…”
Tu sembles pensif. Tu ne connais rien d’elle, pas même son prénom. Elle ne connaît rien de toi, si ce n’est ta capacité à faire légèrement grésiller quelques ampoules. Et pourtant, une idée germe. “Et si on en rajoutait ? Jouons à un jeu.”
Il jouait. Il jouait avec les mots comme il jouait avec le feu, le regardant s’allumer du haut de ses mots jusqu’au bout de ses doigts. D’une lumière impertinente, changeante, des ténèbres roucoulantes aux accents terriblement énervants. Et pourtant, pour une raison qui l’énervait encore plus, Jill ne put l’interrompre.
Elle resta tue, le regardant s’approcher. Plus proche. Trop proche. Comment pouvait-il le savoir ? Ce ne serait qu’une question de temps avant qu’elle n’explose enfin. Tout ce que sa haine grandissante pouvait lui dire.
Tout ce qu’un « beauté » chassa, de sa grimace réprobatrice en sourire qu’elle s’empressa de cacher. Il essayait de la provoquer, c’est ça ?
Si c’était un jeu, alors elle le gagnerait. C’était sa seule certitude.
- Alors dites-moi donc, monsieur beau parleur, qu’est-ce qui satisferait votre appétit ?
Ca manquait de piment ? Cette histoire de tram fantôme ?
- Car si c’est pour faire le prétentieux, alors ça ne m’intéresse pas.
Non, ça ne l’intéressait pas. Ca ne l’intéressait pas.
Il fallait qu’elle se le répète, mille fois si nécessaire, puis reprendre sa petite chasse solitaire. Elle avait toujours été seule, après tout. Pourquoi est-ce que ça changerait maintenant ? Juste parce qu’un racoleur nocturne lui proposait un jeu à la noix ?
Il fallait croire que oui.
- Ton jeu a intérêt à être digne de mon intérêt.
Qu’est-ce qu’elle disait ? Dans quoi est-ce qu’elle s’embarquait ?
Elle ne sut pas trop mais un petit renard de feu bondissait au fond de son estomac. Il regardait le loup s'approcher, ses grands yeux dorés lui proposer, en effet, un jeu plus pimenté que n’importe quel tram fantôme. C’était sans doute son instinct animal, qui, à présent lui laissait champ libre.
Elle rejeta sa chevelure fièrement en arrière et perça son regard d’un sourire farouche.
Ta langue claque, tu t’approches encore, toujours plus proche. Trop proche, mais en as-tu réellement quelque chose à foutre ? Elle mord. Elle continue, ne se décontenance pas. L’excitation gonfle en toi, elle est à deux doigts de tout faire exploser. Cette envie de la plaquer contre cet abri, de saisir son menton, d’effacer toute trace de confiance de son visage. Sait-elle seulement dans quoi elle s’embarque avec toi ? Non, et franchement, même toi tu ne sais pas trop comment mener la danse là. Tu te laisses porter, aucun calcul ne danse dans ton esprit, tu te laisses simplement emporter par la musique : la sienne. Celle que t’inspire son regard de braise, son sourire, ses mots. Ses mots. Elle est telle l’archère : ses mots sont des flèches qu’elle décoche avec une habileté et une finesse remarquables : elle ne rate jamais sa cible.
Et cette fois-ci, tu l’avoues, tu le confesses : c’est toi. Sa cible. Et elle te touche, en plein coeur. Tes doigts effleurent sa joue. Prétentieux ? Tu l’es. Mais tu ne balances pas de paroles dans le vent : tu assumes. Tu assumes tes gestes. Tu tournes autour d’elle, la jauge du regard, tu ne veux pas sous-estimer cette nouvelle camarade de jeu. Tu finis ta ronde derrière elle, dans un geste délicat, tu caresses la ligne de sa mâchoire (ouais, t’as vraiment aucune notion d’intimité, mais elle veut jouer, non ?) Tes lèvres s’approchent de son oreille, dans un murmure, tu lui confies ces quelques pensées : “Le jeu est simple… Une question. Chacun son tour. Celle que tu ne poses pas aux inconnus, celle que tu poses encore moins à tes amis. Si tu ne veux pas répondre ? Très bien. Mais assume les conséquences… Un gage. Aucune limite.”
Tu relâches son menton, t’éloignes enfin d’elle, dans un grésillement d’ampoule, tu lui tends la main avec un grand sourire : “Acceptes-tu cette danse, douce inconnue ?” Jouer avec le Feu. Faire en sorte que même les Enfers vous tournent le dos tant vous détruirez ce qui entendable ce soir. La pousser à bout, détruire ses limites. Un jeu d’enfant, n’est-ce pas ?
Il faisait des rondes, comme si le jeu avait déjà commencé – comme si ça en faisait partie, ses respirations mesurées, plus proches de la nuque de Jill qu’elles ne l’étaient l’instant d’avant. Comme un souffle de nuit qui lui fichait un certain écoeurement, était-ce parce qu’elle n’était pas habituée ou parce qu’elle ne voulait pas s’y habituer.
Son corps tout entier se sentait aux aguets. Attention au renard qui dort.
Pourtant le jeune homme semblait bien s’en moquer. Pire, il s’en moquait littéralement. Il ne fallait pas grand-chose pour décrypter son demi sourire fendu d’impertinence – il riait de cette situation.
- Un gage ? Répéta Jill.
Qu’est-ce qu’un gage pouvait bien être de si terrible ? De même pour les questions. Ce n’était à priori rien d’infaisable, tout juste ennuyeux, comme elle l’émit à voix haute.
- Juste des questions… Tu parles d’un jeu.
Pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'elle finirait par tomber dedans. C'était rageant, à tout moment elle pouvait s'enfuir dans le tram - et alors, le jeu du loup ne désignerait qu'un seul vainqueur. Etait-ce forcément une mauvaise chose ? Quel était cet inconfort grandissant dans sa poitrine ?
Elle se hissa sur le haut d’une barrière. Surplombant le garçon, créa la distance dont elle manquait.
- Je t’écoute. Fais-moi danser… De là haut si tu peux.
Un saut supplémentaire. Un coup de bras contre l’éclat de la lune.
Son corps fin retomba contre le métal du toit. Le tram était là, matérialisé dans la pénombre, et pourtant plus illuminé que jamais. C’était comme si une lumière incandescente retombait sur le corps de Jill pour s’étaler sur chaque vitre.
De là-haut, elle lança son nom.
- Au fait… Ne m’appelle plus jamais Belle inconnue, mais Jill, veux-tu ?
Ton cœur a rarement battu aussi fort qu’à ce moment-là. L’adrénaline n’a jamais été aussi puissante, agréable. Nulle violence. Nulle manipulation. Et pourtant, voilà que tu te sens comme si tu étais dans ton élément. Naturel. Entier ? Tu ne sais pas, et tu n’as pour une fois pas envie de réfléchir, tu ne veux pas établir toutes les probabilités que t’offre cette rencontre surprenante, tu veux simplement te laisser porter, et tenter de l’attraper, elle qui d’un bond agile a échappé à tes dents acérées. C’est trop simple.
Tu lâches un rire, sembles te détendre. Tes cheveux encadrent ton visage, tes yeux fixent le sol tandis que tu te plonges dans une profonde réflexion qui ne durera que quelques secondes. Tu finis par prendre appuis sur la même barrière qu’elle, et prend ton envol. Ça, tu ne l’as jamais fait, mais c’est bien plus simple que ça en a l’air ! Tu atterris bien plus maladroitement qu’elle sur la surface métallique et concède d’une voix chargée d’ironie : « Aïe, mon égo… »
Tu te redresses, regardes autour de toi. Une nouvelle manière de voir les choses. Un second souffle, tu avances jusqu’à elle, un sourire simple retrousse tes lèvres : « Tu t’amuses souvent à frauder de la sorte ? » Tu t’assois, et murmures avec amusement : « Jill… » Ton prénom, tu lui offriras lorsque tu estimeras qu’elle est digne de le recevoir. Tu ne fais pas autant de manière habituellement, mais ça t’amuse. « S’il n’existait aucune limite, si on avait le droit d’absolument tout faire, même les plus horribles des choses, que ferais-tu ? »
Une introduction ? Une transition ? Pourquoi faire quand on peut rentrer dans le dur directement ? Foncer tête baissée droit dans un mur ? Avec un peu de chance, ce mur te laissera passer, explosera sous l’impact, t’offrira cette réponse si précieuse. Tu vas déceler le plus sombre en elle, parce que c’est toujours ce que tu as cherché à faire : c’est ce qui te fait vibrer, ce qui te fait oublier que tu ne sais plus aimer, et que tu ne veux plus aimer qui que ce soit, parce que tout finit par être briser, et que ça fait tellement plus mal que tout ce que tu as pu te prendre dans la gueule dans ta vie.
Non. Plus jamais. Tu veux juste jouer à ce jeu qui te plait, un jeu dangereux, où nulle règle ne règne, toi seul est roi de ce domaine qui est tien et que tu as créé, qui te terrifie autant qu’il te fait vivre. Accro à cette adrénaline, à ce sang, à ce doux rythme qu’est celui que fait ton cœur quand il a peur, à ta respiration qui se bloque, se paralyse sous les coups tant la douleur transit tout ton être. Accro à cet être que tu as façonné de tes mains d’enfant, que l’humanité à façonné de ses mains de monstre, de ses mains de maitre. Accro à cet être qu’on appelle aujourd’hui Loupiote, et qui semble s’intéresser à cette jeune femme que la douceur de la lune éclaire. Une valse endiablée, tu veux perdre le contrôle, qu’elle le saisisse à pleine main, te surprenne. Tu veux qu’elle te surprenne.
Jill le regarda atterrir à ses côtés. Un saut parée d’une grâce maladroite dont elle ne prêta pas tant attention, pas tant que son prénom était resté sans réponse. Elle n’irait pas juste qu’à dire qu’elle était frustrée par ce voile de mystère, mais ce n’était pas loin.
Elle écouta ce qui l’intriguait, lui.
La chose la plus horrible, hein ? Pourquoi est-ce que ça l’étonnait peu qu’il pose une question pareille ?
Parce que ses cheveux semblaient dégouliner des ténèbres comme une parure, qu’il roucoulait tout bas. Il les cherchait, là, au cœur du feu follet. Il n’en trouverait pas. Jill lui lança un sourire railleur. Un peu poète torturé sur les bords, lui, non ? - Pff, sérieux, t’avais le choix entre toutes les questions et tu choisis celle-là ?
Elle le fixa droit dans les yeux. - Je pourrais rester assise à réfléchir sur mes limites. Mais je perdrais un temps précieux car il n'y a qu'une seule façon de les déterminer... Et de les dépasser.
Décolla de son siège et se redressa. Son corps gracile tout entier tendu vers la lune, ses cheveux roux l’enveloppaient d’une ferme conviction.
- L’aventure. L'aventure m’appelle ! Elle est plus forte que n’importe quelle question ennuyeuse, tu ne penses pas ?
A son tour de poser des questions, des questions qui n’attendaient pas de réponse. C’était comme des invitations relayées par le vent, alors que ses bras s’ouvraient grands. Elle aurait aimé savoir voler.
Là, perchée aux côtés de son ténébreux inconnu, elle eut comme un flashback d’émotions. Elle se trouvait désormais dans sa chambre d’hôpital, la fenêtre était son seul point de chute, et alors que ses bras frêles se soulevaient, elle fermait les yeux. Elle se voyait planant au-dessus du batiment. Si légère que la brise pourrait l’emporter, loin, très loin. Alors, comme un ballon qu’un enfant aurait laissé échapper, elle irait s’échouer dans les nuages.
La lune s’accroissait au-dessus d’elle. La liberté, la seule.
Jusqu’où était-elle capable d’aller ? Physiquement, désormais, aussi loin que son corps lui permettrait. C’était le juste échange contre sa mort, au final. C’était, au final, tout ce qu’elle ne lui dirait pas.
Elle lui laisserait deviner, à travers son regard perdu entre trois étoiles, le flot d’émotions qui la traversait à l’instant présent. Et c’était définitivement plus parlant qu’un milliers de mots. - Allez, debout ! Lâcha-t-elle en s’étirant. On a un tram à explorer, non ?
